Lentement mais sûrement : Aventure cuir #3

Même si je n’en parle pas très souvent dans mes articles, je continue dans l’apprentissage du travail du cuir.

Modestement car la maîtrise des gestes ne se fait pas en un jour, mais sur de petits projets je vois ma technique évoluer. Le geste devient plus sûr à force de répétition.

Je prends un énorme plaisir à réaliser de petites choses. Ces petits projets donnent un but à cet apprentissage plutôt que de réaliser ces gestes sur des chutes qui ne serviront à rien. C’est ainsi que je fonctionne.

Vous vous en doutez, il faut du matériel et du bon matériel. Alors je m’équipe petit en petit sans non plus y mettre des cent et des milles comme on dit. Un peu tous les mois car je mène toujours de front mes activités couture machine de pair. Ma dernière acquisition, mon couteau à parer de chez Vergez et Blanchard acheté chez Cuir&Tissu

Pour me faire la main j’ai réalisé plusieurs étuis à téléphone et à chaque étui, je glissais un peu de moi ( arrondir les angles, affiner le rabat, supprimer le lien transversal qui tient le rabat sur le modèle initial dont je me suis inspirée au profit d’une pression….. ajouter une protection intérieure ( mousse Eva ) pour protéger la vitre ……..)

Je me suis aussi essayée au porte monnaie avec du cuir végétal naturel que j’ai du parer sur toute la surface car assez épais , trop épais pour ce que je voulais faire et voici ma petite pièce

Je suis conseillée par une fille en or que j’ai rencontrée sur un groupe de confection de sacs. Nous nous sommes liées de sympathie et ses 30 ans d’expérience en tant que sellière harnacheuse font d’elle une excellente conseillère. Elle transmet amoureusement ses petites astuces. C’est ainsi que j’ai appris qu’il fallait mouiller les tranches à l’eau, du bout des doigts et les marteler ( avec un maillet souple ) pour que les épaisseurs se fondent l’une dans l’autre. Cela aide énormément à la réalisation des finitions de tranches. Elle me donne plein de petits conseils qui m’aident à acquérir certains automatismes.

Sylvie , pour vous la nommer c’est la générosité de son savoir. Elle a le savoir faire, mais aussi le savoir être qui est pour moi très important dans les relations humaines. Si vous voulez visiter sa page FB, c’est celle ci : L’Atelier du sellier et elle gère le groupe Passion le travail du cuir et l’artisanat , groupe sur lequel il y a beaucoup d’échanges sur les techniques et le travail du cuir ( en sellerie ou en maroquinerie ). C’est un lieu virtuel et je me prends à passer des heures entières car des vidéos de techniques y sont partagées et vous le savez d’une vidéo à une autre , le temps passe très vite. C’est ainsi que j’apprends , en voyant et revoyant ces gestes.

Mon dernier ouvrage et la dernière technique que j’ai découverte sont la réalisation d’un étui pour mon couteau à parer afin de protéger la lame , et la réalisation à chaud des tranches de cet étui.

Un morceau de cuir, cuir gras je suppose, car son toucher est mou malgré l’épaisseur et assez souple. C’était un de ces morceaux de chez Déco Cuir que l’on peut commander en lots pour s’exercer. J’ai réalisé le gabarit de mon couteau , j’aurai sans doute dû ajouter au moins 1/2 cm en largeur , j’ai cherché à comment insérer un lien ( mais mon couteau ne risque pas de tomber de son étui 😉 ) . Et voilà le résultat

Mon point n’est pas parfait , j’ai eu fait mieux , mais çà fera. Mon couteau est protégé, c’est l’essentiel.

J’ai donc réalisé la technique des tranches à chaud. Pour tout vous dire, j’ai utilisé un fer qui sert habituellement à poser des strass. Après avoir poncé mes tranches au papier de verre très fin, j’ai lissé mes tranches avec l’embout rond du fer. Un fer à fileter coûte beaucoup trop cher quand on est amateur, débutant qui plus est.

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Il faut lisser toujours dans le même sens , sur les côtés des tranches et au milieu. Poncer et lisser à nouveau. J’ai dû refaire l’opération 3 ou 4 fois jusqu’à ce que ma tranche soit bien lisse. J’ai ensuite passé ma teinture de tanche , poncé, reposé de la teinture , poncé et ensuite j’ai appliqué la gomme adragante et j’ai lissé au brunissoir. Finition à la cire d’abeille . Je suis contente du résultat. C’est la première fois que j’ai une aussi jolie tranche bien lisse et bien brillante

J’aime à vous faire partager ma petite expérience au fur et à mesure de mon avancée dans cette technique. Ce travail du cuir, ce sont mes moments de zénitude. Quand je suis plongée dans cette matière, plus rien n’existe autour , c’est pour moi comme un moment de méditation.

Belle journée à vous et pardonnez moi si je viens moins souvent vous présenter ce que je réalise.