Souffle de vie qui sans soucis ne se remarque guère
Je respire et tu respires sans que jamais on ne se demande pourquoi.
Souffle du vent qui caresse nos joues
Jamais ne nous interpelle s’il ne s’agit pas de tempête.
Tant que détresse ou dégâts ne nous heurtent, on se fiche bien, on rigole même,
Mais surtout ne nous en privez pas.
De la bise marine au souffle du baiser,
Quelque soit la tempête en nos coeurs réveillés,
De peur ou de plaisir , laissez nous respirer.
Laissez nous donc ce souffle, sans lui, nous sommes finis.
Dans les abîmes de la nuit, nous ne voulons tomber.
De rage, de desespoir, de colère, de douleur
De soupir, de désir, de calme ou de bonheur
Laissez cette force en nous s’exprimer.
En violence, en douceur, laissez nous disposer
De ce frémissement qui gonfle nos poitrines
Inconscients du risque qu’il peut être perdu.
Inconcients de cette vie qui coule en nous,
Celui qui n’a jamais perdu ne sait pas son bonheur.
Mais gare à vous sa perte peut être soudaine.
Pour celui qui sait, qui connait la douleur du manque
Le retrouver est une hymne à la vie, une renaissance.
Car comme un oisillon qui sort de son nid
Fera prudemment ses premiers battements d’ailes,
Vous ecouterez votre souffle avec délectation
Vous entendrez en vous cette respiration.
Ceci je ne le sais qu’aujourd’hui, grâce à vous Muriel, Guillaume
Merci à vous de ce que vous venez de me faire vivre
Merci de ces leçons de vie qui sont les vôtres
J’en ai pourtant vécu, mais on ne finit jamais d’apprendre.
Ces quelques mots ont été inspirés d’un accident chirugical qui a bien failli coûter la vie à ma jeune soeur. Ils ont été écrits dans le train Toulouse Paris dans les années 2010 en allant à Rouen pour un contrôle de la greffe qu’elle avait subie. Retrouvé dans ma classeur à poèmes, ce texte rejoint aujourd’hui le carnet de poèsies de mon blog.
Pour que les mots ne se perdent pas , pour que les mots nous éveillent.
L’émotion est grande de lire ce poème que tu as terminé je crois dans la chambre de l hôpital Charles Nicolle à Rouen dans le service du Pr Marie à qui je dois tellement. Une virée à deux que nous avons faite toute les deux.
La vie tient à un fil qui peut se rompre à tout moment. Cet été 2022 est terrible, il use les corps, les âmes. Il me ramène à il y a 20 ans ce 5 août 2002, ce 23 juin 2003 où je n’ ai pu respirer qu avec une trachéotomie, ce 12 mars 2004 à Rouen pour cette greffe qui devait me rendre ma respiration ou la parole, qui m a rendu les deux et dont je n’ ai pas toujours pris soin. Cette année, cet été 2022 qui fait renaître une peur viscérale de revivre l’été 2003. Mais le souffle c est le tien, le nôtre, le leur, respirer est tellement essentiel. Prenez 5 mn chaque jour pour écouter votre respiration. Lorsque vous inspirez, ressentez l intérieur de votre corps, lorsque vous expirez prenez conscience de la richesse de ce souffle qui fait bouger une feuille, fait voler une plume, de la poussière. Le souffle c est la vie.
Nicole reprends l écriture, ça te va si bien. Bisous
Il n’y a pas d’émoticons sur ces pages mais je t’envoie celui ci que tu dois connaître <3